Rennes : la Janais se transforme en Pôle d’excellence industriel dédié à la mobilité et à l’habitat durable
SOMMAIRE
- Rennes : la Janais face à de nombreuses difficultés
- La Janais : un des plus grands employeurs de Rennes Métropole
- La Janais : l’usine PSA menacée de fermeture en 2012
- La Janais : des déconvenues suite à la pandémie de Covid-19
- La Janais : le soutien mutuel de la Métropole et de Stellantis
- La Janais : PSA diminue son emprise pour faire baisser ses coûts
- La Janais : Stellantis se lance dans la production d’un modèle électrique
- La Janais : la Métropole souhaite créer un Pôle d’Excellence Industrielle
- Création d’un PEI à la Janais : les intérêts de la Métropole
- Créer des emplois industriels
- Mettre l’accent sur les mobilités décarbonées
- Stimuler l’immobilier neuf éco-responsable à Rennes
Le site de La Janais à Rennes, un des plus importants employeurs de la Métropole, est en phase d’entamer sa mue. En effet, l’usine du constructeur automobile Stellantis (ex-PSA) se prépare à construire ses premiers véhicules électriques. En parallèle, la métropole de Rennes et la Région Bretagne ont racheté des terrains au constructeur, qui souhaitait diminuer ses coûts. Elles vont y implanter un Pôle d’Excellence Industrielle dédié à une industrie éco-responsable, à même d’accueillir des travailleurs des secteurs traditionnels. Tout cela s’inscrit dans une politique écologiste de la Métropole, qui popularise l’usage des mobilités décarbonées et prône une construction éco-responsable de l’immobilier neuf à Rennes.
Rennes : la Janais face à de nombreuses difficultés
L’usine du groupe Stellantis, anciennement PSA, est l’un des plus grands fournisseurs d’emplois de la Métropole, à Chartres-de-Bretagne. Elle entretient des liens étroits avec la Métropole de Rennes, qui est venue à son secours alors qu’elle était menacée de fermeture, en 2012. La pandémie de Covid-19 a également eu un impact sur son activité.
La Janais : un des plus grands employeurs de Rennes Métropole
L’usine Stellantis de la zone d’activité de la Janais, implantée à Chartres-de-Bretagne, est le premier bassin d’emploi privé de la Métropole de Rennes. Elle comptait 4639 salariés à son effectif en février 2015. C’est la première usine d’assemblage de Citroën située hors de la région parisienne. Inaugurée en 1961 en présence de Charles de Gaulle, elle devient rapidement une des principales sources de travail pour les habitants de la région*.
Consacrée au départ à la construction de plusieurs variantes du modèle Ami, l’usine connaît rapidement une multiplication de ligne de production. Elle produit uniquement des véhicules Citroën pendant des années. 2004 marquera le lancement de la première ligne de production Peugeot du site automobile. Le nombre d’employés de l’usine augmente jusqu’en 2008, lorsque la direction de PSA décide de supprimer une ligne, jugeant la capacité de production surdimensionnée.
La Janais : l’usine PSA menacée de fermeture en 2012
L’usine PSA de Chartres-de-Bretagne connaît une très mauvaise passe dans les années 2010. L’usine est alors choisie afin de produire des modèles haut de gamme, en raison de la qualité de travail et de l’expertise de ses salariés. Le but est de relancer les ventes de ce type de véhicules, qui avaient chuté de 20% en dix années. Malheureusement, les chiffres du groupe sont insuffisants et les suppressions d’emplois se multiplient.
L’usine, qui accueille 5800 salariés en 2012, est menacée de 1000 suppressions de postes cette même année*. General Motors est devenu actionnaire de PSA à hauteur de 7%, et cherche à négocier avec le groupe afin de réduire les coûts. La fermeture de l’usine de Rennes est sur la table. 1400 emplois sont supprimés*. L’État, la Région Bretagne, le département d’Ille-et-Vilaine et Rennes Métropole se mobilisent alors aux côtés du constructeur afin de sauver l’usine, et d’en faire un site “pauvre en carbone et riche en emplois”.* Une enveloppe de 500 000 euros est engagée, avec possibilité d’extension à 1 million d’euros, pour soutenir la création d’emplois industriels.
La Janais : des déconvenues suite à la pandémie de Covid-19
Les moments difficiles continuent pour la Janais. L’activité se diversifie, avec la production d’un nouveau véhicule Peugeot et la création d’un atelier de rénovation de rame de TGV. 1400 salariés sont néanmoins forcés de quitter l’usine entre 2012 et 2017*. La création d’une ligne de production du SUV Citroën C5 AirCross en 2018 amène alors un vent d’espoir, avec la création de plus de 300 emplois.*
Malheureusement, la crise du Covid-19 enfonce le clou pour les travailleurs. Suite à la détection d’un cluster, l’usine est à l’arrêt total à partir du 17 mars 2020. La production reprend plus d’un mois après, de manière réduite. La pénurie de semi-conducteurs impacte également l'activité. L’usine en arrive à ne fonctionner qu’avec une seule équipe. En janvier 2022, 450 employés reprennent le travail. Au total, en ce début d’année, l’usine comptait 2500 salariés, 1800 d’après les syndicats*.
La Janais : le soutien mutuel de la Métropole et de Stellantis
La Métropole de Rennes a de nouveau soutenu Stellantis en faisant l’acquisition de plusieurs terrains lorsque le constructeur automobile a souhaité diminuer son emprise pour réduire ses coûts. Peu de temps après, Stellantis a fait l’annonce de la mise en production d’un véhicule électrique : un projet porteur d’emplois et en accord avec la politique écologiste menée sur le territoire. La Métropole a ainsi décidé d’utiliser les terrains nouvellement acquis pour créer un Pôle d’Excellence Industriel, mené par Stellantis.
La Janais : PSA diminue son emprise pour faire baisser ses coûts
Face à de nombreuses difficultés, le constructeur automobile PSA a souhaité réduire son emprise foncière afin de diminuer ses coûts. Il a alors négocié la mise en vente de 53 hectares de terrains avec les collectivités locales, en 2015. Celles-ci ont été acquises pour le montant de 13 millions d’Euros par la Région, soutenue par le département d’Ille-et-Vilaine et Rennes Métropole.
Cette dernière s’est engagée à racheter la totalité des terrains “au plus tard en 2019”. D’après Sébastien Sémeril, c’était une transaction nécessaire “pour que cette activité automobile historique demeure sur le territoire”*. La Métropole a annoncé vouloir renforcer l’attractivité de ce site, en prenant Stellantis pour locomotive. En contrepartie, le constructeur a annoncé le lancement de la Peugot 5008 afin de relancer l’activité.
La Janais : Stellantis se lance dans la production d’un modèle électrique
Le 26 octobre 2021, Stellantis a fait l’annonce officielle de la production d’un nouveau véhicule sur le site de Chartres-de-Bretagne. Il s’agit de la Citroën CR3, qui sera produite en versions thermique, hybride et électrique. La production de ce véhicule est une excellente nouvelle pour les 1300 salariés qui travaillent actuellement dans l’usine*, car elle leur donne de la visibilité sur le long terme, au moins pour les dix prochaines années.
De même, l'annonce de ce nouveau modèle électrique est félicitée par la Métropole, aux ambitions écologistes, qui souhaite promouvoir les mobilités décarbonées. Stellantis devrait également investir 152 millions d’euros pour implanter sa nouvelle plateforme de production. Le président de la Région Bretagne salue “de bonnes nouvelles pour l’emploi, l’industrie et la transition.”*
La Janais : la Métropole souhaite créer un Pôle d’Excellence Industrielle
En vue de dynamiser la Zone Industrielle de la Janais, la Métropole de Rennes souhaite faire du site un Pôle d’Excellence Industrielle, qui serait porté par Stellantis. Elle compte y installer des entreprises axées sur les mobilités décarbonées et la construction durable. En plus d’accueillir de nouveaux constructeurs de véhicules, la ZAC de la Janais devrait également être le lieu d’implantation de plusieurs acteurs de l’immobilier neuf à Rennes.
L’ambition affichée est de faire du site un exemple de “l’industrie du futur connectée aux nouvelles technologies et économe en énergie”*. La Métropole accompagnera la création de start-ups industrielles, l’implantation de nouvelles activités et la mutation d’entreprises de la Région. Elle souhaite ainsi redynamiser l’industrie de la Métropole, dans le respect de l’environnement.
Création d’un PEI à la Janais : les intérêts de la Métropole
Les intérêts de la Métropole à créer ce Pôle d’Excellence Industrielle sont multiples. Celui-ci devrait, d’une part, permettre la création de nombreux postes. De même, celui-ci pourrait aider à démocratiser l’usage des mobilités décarbonées dans la Métropole. L’implantation de nouvelles entreprises spécialisées dans la construction éco-responsable devrait également permettre de répondre à la forte demande en logement à Rennes, dans le respect de l’environnement.
Créer des emplois industriels
Un des buts affichés de ce projet est de créer de nouveaux emplois industriels sur le site de la Janais, accessibles notamment aux salariés issus des secteurs traditionnels. Il s’agit de de compenser les vagues de suppressions de postes ayant eu lieu à Stellantis en permettant à certains anciens employés du groupe de retrouver un poste équivalent.
La Métropole compte également simplifier les procédures administratives des candidats afin de stimuler l’implantation d’entreprises dans cette zone au positionnement stratégique. De même, à travers cette création de nouveaux postes, elle tente également de répondre à l’importante croissance démographique touchant son territoire. En effet, 90 000 nouveaux habitants pourraient investir Rennes et ses environs d’ici 2035.
Pas de résultats pour ce type de listing.Mettre l’accent sur les mobilités décarbonées
C’est un des fers de lance de la politique écologiste menée à Rennes : la démocratisation des mobilités décarbonées. De nombreux projets ont été lancés par la municipalité à cette fin, le dernier en date visant à détruire le parking automobile situé sur la Vilaine afin de rendre cet espace aux piétons. De même, de nombreuses rues du centre-ville vont être interdites aux voitures.
De nombreuses infrastructures sont mises en place afin de compenser la limitation de l’usage de l’automobile à Rennes. La création du Réseau Express Vélo, permettant de facilement rejoindre le centre de la ville depuis plusieurs communes périphériques, s’inscrit dans cette dynamique. De même, la prochaine mise en service de la ligne B du métro devrait réduire encore davantage l’usage de la voiture. De nouvelles entreprises dédiées aux entreprises décarbonées devraient permettre d’accélérer la transition écologique du territoire en popularisant les véhicules électriques.
Stimuler l’immobilier neuf éco-responsable à Rennes
Rennes est, depuis un certain moment, considérée comme un El Dorado pour les investisseurs immobiliers, notamment depuis l’arrivée de la LGV en direction de Paris. La demande locative y est en effet très forte, et un investissement dans le chef-lieu de Bretagne peut donner lieu à une rentabilité locative maximale de 8,2%. De plus, les acquéreurs préfèrent investir dans l’immobilier neuf à Rennes, plus respectueux de l’environnement et permettant de bénéficier de dispositifs de défiscalisation comme le Pinel.
L’implantation de nouvelles entreprises spécialisées dans la construction éco-responsable à La Janais devrait ainsi permettre de répondre à la forte demande du territoire. Le groupe Eiffage est déjà implanté sur le site depuis 2019 afin d’accueillir des activités similaires. D’autres acteurs de l’immobilier neuf à Rennes devraient suivre dans les prochaines années, spécifiquement axés sur le domaine de l’éco-construction.
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