La transition écologique dans l’immobilier de l’État : enjeux, actions et réalisations

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Avatar de l'auteur "Hervé KOFFEL" Hervé Koffel

le 30 avril 2025

[ mis à jour le 30 avril 2025 ]

SOMMAIRE

Le secteur du bâtiment se trouve au cœur des enjeux de réduction des émissions de gaz à effet de serre en France, représentant à lui seul près d’un quart du total national. Alors que la construction de programmes de logements neufs se fait désormais en suivant des normes environnementales strictes, l’État, propriétaire de quelque 190 000 bâtiments couvrant plus de 94 millions de mètres carrés, souhaite montrer l’exemple en matière de transition écologique.

Son objectif : faire de son parc immobilier un levier efficace pour diminuer son empreinte environnementale et soutenir la dynamique de rénovation énergétique à l’échelle nationale. Par une stratégie alliant sobriété, évolution des usages et travaux de rénovation, l’État compte ainsi accélérer la décarbonation de l’immobilier public et impulser une modernisation en profondeur des pratiques.

Les trois grands leviers de transformation

Pour amorcer une véritable transition écologique dans l’immobilier de l’État, trois axes principaux ont été identifiés et consolidés dans la feuille de route gouvernementale.

Il s’agit également de responsabiliser toutes les parties prenantes : les agents, les gestionnaires de patrimoine et les organismes prestataires. L’État s’est donc doté d’outils de suivi et de financement, afin de garantir une cohérence nationale et un soutien financier suffisant pour mener à bien ces transformations. Avec ce plan, l’État compte réduire drastiquement l’empreinte carbone, mais aussi renouveler la façon de travailler et d’occuper les espaces publics.

L'enjeu de sobriété immobilière

Afin de rendre l’immobilier de l’État plus vertueux, la première priorité consiste à réduire la superficie des bâtiments administratifs et veiller à limiter l’artificialisation des sols. L’objectif  ici est de parvenir à une baisse de 25 % des surfaces de bureaux sur une période de dix ans, avec un palier intermédiaire de 7,5 % à atteindre d’ici 2027. Pour atteindre ces cibles, l’État mise notamment sur une rationalisation des espaces occupés, en adéquation avec les usages réels de chaque service.

Une circulaire dédiée aux « surfaces » guide et contraint les acteurs publics dans cette démarche (16 m² par résident pour les surfaces tertiaires). En pratique, il s’agit d’encourager une meilleure mutualisation des locaux et de privilégier des solutions plus flexibles. Les zones partagées (comme les salles de réunion modulables) ou le télétravail sont de bons exemples.

En outre, des mécanismes de financement conditionnés incitent les gestionnaires à s’engager résolument sur la voie de la sobriété : le versement de certains crédits dépend en effet du respect d’objectifs de réduction de surface et de performance énergétique.

Des mesures qui permettent de faire d’une pierre deux coups :

transition écologique immobilier de l’état – un homme tend une main contenant des éléments holographiques de la transition énergétique
© U-STUDIOGRAPHY DD59 - shutterstock

Les usages et l’exploitation-maintenance

Les mesures de réduction de consommation

Après l’optimisation des surfaces, la maîtrise des consommations d’énergie passe également par une adaptation des pratiques dans les bâtiments de l’État. Dans ce cadre, un plan gouvernemental de sobriété énergétique prévoit une quinzaine de mesures pour réduire la consommation globale de 40 % à l’horizon 2050. Parmi elles :

Pour encourager ces évolutions de comportement, le concours CUBE (Concours Usages et Bâtiments Efficaces) a été lancé il y a une dizaine d’années par l’Institut français pour la performance du bâtiment (IFPEB). Il incite les agents et les services à innover et à adopter de nouvelles routines, qu’il s’agisse de régler plus finement la température ou de sensibiliser les équipes aux écogestes, le tout via une compétition ludique.

Par exemple, un concours CUBE récent auquel ont participé 685 bâtiments (1,7 km² de SDP) a permis, en deux mois seulement, des économies de 12 % en moyenne et jusqu’à 50 % pour les meilleurs candidats. Cela s’est traduit en 2,4 millions d’euros d’économisés.

L’unité d’élite “exploitation maintenance” pour la sobriété énergétique

Par ailleurs, une « task force exploitation-maintenance » coordonne les actions de terrain : depuis sa création en 2023, elle a déjà initié plus de 1300 prestations couvrant près de 2000 bâtiments, notamment pour optimiser le pilotage technique, remplacer des équipements énergivores ou améliorer les automatismes.

En préconisant des actions sans coût, d’autres à faible coût et quelques travaux pour améliorer l’efficience (installation d’éclairage LED, robinets thermostatiques...), la task force a pu élaborer des centaines de plans d’actions pour optimiser la performance énergétique.

Agir par des travaux de rénovation

Pour parvenir à une réduction importante de la consommation énergétique dans l’immobilier de l’État, des chantiers de rénovation d’envergure ont été engagés, soutenus par un financement colossal. En effet, depuis 2018, ce sont 4,4 milliards d’euros qui ont été investis par l’État dans cette grande opération de rénovation. Au total, on vise un gain d’au moins 1,2 TWh d’économies d’énergie par an, assorti d’une réduction de 239 000 tonnes d’émissions de CO₂.

transition écologique immobilier de l’état – une maison en bois avec un DPE entourée par des outils
(c) Pixel-Shot - shutterstock

Ce plan de transition énergétique s’est développé en 4 programmes emblématiques depuis son lancement :

En modernisant durablement les bâtiments, l’État agit sur la réduction de sa consommation d’énergie, renforce la performance de ses infrastructures et soutient la filière de la construction et de la rénovation écologiques. Une filière qui est de plus en plus mise à contribution ces dernières années avec les différentes mesures en faveur de l’objectif de neutralité carbone 2050. On pense notamment à l'entrée en vigueur de la RE2020 dans la construction de logements neufs ou encore à l’interdiction de location des passoires thermiques (DPE G+ et G, puis F et E dans quelques années.

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Quelques réalisations concrètes pour la transition écologique dans l’immobilier d’État

L’effort de rénovation énergétique dans le parc immobilier étatique donne déjà lieu à des réussites tangibles sur le terrain. Plusieurs chantiers exemplaires illustrent ainsi l’efficacité des moyens déployés :

Les rénovations lourdes du programme 348

À Melun, 71,5 M€ ont été investis pour une rénovation globale des 12 bâtiments du site de la cité administrative, la mise aux normes, et le raccordement à un réseau de chaleur majoritairement alimenté par des énergies renouvelables (86 %), qui doit permettre une économie de 3,66 millions de kWh/an et 666 000 tonnes eq CO₂/an.

À Nice, l’Université Côte d’Azur a entamé un vaste chantier comprenant : isolation thermique, de remplacement de menuiseries et remplacement des éclairages par du LED, avec un gain énergétique estimé de 1,069 million de kWh/an et 307 000 Teq CO₂/an. Le montant du projet s’élève à 9,2 M€.

À La Roche-sur-Yon, un projet de 34,7 M€ de rénovation et densification de la cité administrative a été entrepris. Au programme : rénovation globale et mise aux normes de deux bâtiments, changement du système de chauffage pour une pompe à chaleur sur géothermie. Gains estimés : 1,5 M kWh/an et 293 000 Teq CO₂/an.

transition écologique immobilier de l’état – un artisan pose une pompe à chaleur
©Virrage Images - Shutterstock

Gains énergétiques rapides

L’installation de panneaux photovoltaïques dans certains établissements (par exemple la Bibliothèque universitaire du campus de Fouillole ou le bâtiment de la Police nationale à Caen) favorise à la fois la production d’électricité verte et la baisse des factures énergétiques.

Sur de nombreux sites (Institut Mines-Télécom, Direction Territoriale Nord-Pas-de-Calais, Centre national de la propriété forestière...) ont été entrepris des travaux pour remplacer les chaudières au gaz vieillissantes par des système de chauffages performants (pompes à chaleur, geothermie...) dans le but de créer des économies substantielles en un temps relativement court.

Initiatives menées dans le cadre du concours CUBE

Le défi d’économies d’énergie lancé par ce concours touche aussi bien le Cabinet du préfet de la Charente que la Cour d’appel de Fort-de-France, ou encore le siège des Voies navigables de France à Dole.

Des établissements tels que l’École des Ponts ParisTech se sont également distingués en misant sur le réglage des températures, la modernisation de l’éclairage ou encore l’amélioration des systèmes d’isolation.

Ces exemples démontrent la diversité des approches et la possibilité de combiner optimisations rapides avec des rénovations plus profondes. L’objectif commun : associer efficacité énergétique, réduction des émissions de CO₂ et amélioration du confort des usagers.

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