Le Guide Complet de l'Immobilier Vert : Tendances et Perspectives
SOMMAIRE
- L'impact environnemental de l'immobilier
- Réglementation environnementale : quelle évolution ?
- La Réglementation Environnementale 2020
- Les nouveautés de l'immobilier vert
- Le bois transparent
- Le béton auto-cicatrisant
- L’aérogel
- L’hydrocéramique
- Le revêtement de bio-charbon
- Production d'énergie verte
- Optimisation des processus industriels
- Conception énergétique
- Un immobilier plus vert avec la construction hors site
- L’urbanisme vert & les écoquartiers
- Gestion durable de l'eau
- Énergie verte
- Bâtiments verts
- Mobilité durable
- Espaces verts
- Économie circulaire
L'immobilier vert, durable ou éco-responsable s’installe peu à peu dans le paysage urbain. Définit par une approche respectueuse de l'environnement, de la santé humaine et l'efficacité énergétique, la démarche répond à une réelle nécessité de revoir nos modèles de construction face à l'urgence climatique.
L'impact environnemental de l'immobilier
Selon l'Agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie (ADEME), le secteur du bâtiment en France est responsable de près de 40% des émissions de gaz à effet de serre et consomme environ 45% de l'énergie finale.
Ces chiffres élevés sont liés à l'énergie nécessaire pour chauffer, climatiser, éclairer les bâtiments, mais également à l'impact des matériaux et de l’énergie utilisés dans la construction et la rénovation.
Réglementation environnementale : quelle évolution ?
La loi n°2021-1104 du 22 août 2021, aussi appelée "loi Climat et Résilience", est un texte législatif français qui vise à lutter contre le dérèglement climatique et à renforcer la résilience face à ses effets. Le texte énonce six objectifs et aborde de nombreux sujets, parmi lesquels : les enjeux relatifs à la construction de logements.
- Interdiction de la construction de zones commerciales sur des espaces naturels, agricoles ou forestiers : L'article 52 de la loi interdit la création de nouvelles zones commerciales sur des terres agricoles ou des espaces naturels.
- Zéro artificialisation nette (ZAN) : La loi instaure le principe de "zéro artificialisation nette", à l’horizon 2050. L'objectif est de limiter l'expansion urbaine sur les terres non construites, ce qui aura un impact significatif sur la construction de maisons individuelles dont la construction représente 90% de l’artificialisation des sols due au logement.
- Renforcement de la rénovation énergétique des logements : La loi prévoit également des mesures pour encourager la rénovation énergétique des logements, y compris le durcissement des critères de décence pour intégrer les critères de performance énergétique. L’aide Ma Prime Rénov’ est créée à cette fin.
- Éco-conditionnalité des aides publiques à la construction et à la rénovation : La loi introduit une éco-conditionnalité pour certaines aides publiques à la construction et à la rénovation. Ces aides seront désormais liées à des critères environnementaux.
- Planification urbaine : La loi renforce l'intégration des objectifs de lutte contre le changement climatique dans les documents de planification urbaine. Cela comprend le renforcement de la place des énergies renouvelables et de la nature en ville, ainsi que la densification des zones urbanisées.
La Réglementation Environnementale 2020
Depuis le 1er janvier 2022, tout bâtiment de logements collectifs est encadré par la nouvelle Réglementation Environnementale 2020. La RE2020 est un jalon important dans l'évolution des réglementations de la construction en France. Elle succède à la Réglementation Thermique 2012 (RT2012) et à la RT2005 et représente une véritable mutation en matière d'efficacité énergétique et d'impact environnemental des bâtiments.
La RE2020 est plus exigeante que la RT2012 en matière d'efficacité énergétique et de respect de l'environnement. Ses principaux indicateurs sont les suivants :
- Bilan Bbio : Le besoin bioclimatique ou Bbio est un indicateur de la performance énergétique du bâti indépendamment des systèmes de chauffage, de refroidissement et d'éclairage. C'est une mesure de l'efficacité avec laquelle le bâtiment utilise l'énergie solaire et la ventilation naturelle pour minimiser ses besoins en énergie. La RE2020 conserve cet indicateur de la RT2012, mais avec des seuils plus stricts.
- Bilan CEP : Le CEP ou la consommation d'énergie primaire est une mesure de la quantité d'énergie que le bâtiment consomme par an pour le chauffage, le refroidissement, l'éclairage, la production d'eau chaude sanitaire et les auxiliaires (pompes et ventilateurs). Contrairement à la RT2012 qui fixait un maximum de consommation d'énergie primaire à 50 kWhEP/m².an, la RE2020 encourage la construction de bâtiments à énergie positive, c'est-à-dire des bâtiments qui produisent plus d'énergie qu'ils n'en consomment sur une année.
- Bilan GES : La RE2020 introduit un nouvel indicateur, le bilan des gaz à effet de serre (GES). Ce bilan mesure la quantité de CO2 émise lors de la construction du bâtiment (émissions liées à la fabrication et au transport des matériaux de construction, à la construction proprement dite) et lors de son exploitation (émissions liées à la consommation d'énergie pour le chauffage, le refroidissement, etc.). Cet indicateur n'existait pas dans la RT2012.
- Confort d'été Tic : La RE2020 conserve également l'indicateur de confort d'été de la RT2012, le Tic (Température Intérieure Conventionnelle). Cet indicateur mesure la température intérieure maximale atteinte lors d'une vague de chaleur. La RE2020 renforce les exigences de la RT2012 pour s'adapter au réchauffement climatique et garantir un confort d'été sans recourir à la climatisation.
La principale nouveauté de la RE2020 en comparaison avec la RT2012 est la limitation de l'impact environnemental des bâtiments sur l'ensemble de leur cycle de vie, et non seulement pendant leur phase d'exploitation.
Choisir un programme neuf RE2020 à RennesLes nouveautés de l'immobilier vert

Des progrès de taille sont constatables dans le domaine de l'immobilier vert, ou éco-responsable.
Les nouveaux matériaux d'isolation, tels que le chanvre, la ouate de cellulose ou le liège, offrent des performances élevées tout en étant plus respectueux de l'environnement que leurs homologues traditionnels. Naturels ou non, les nouveaux matériaux de la construction verte peuvent considérablement modérer l’impact carbone des constructions immobilières.
À titre d’exemple, le bois voit son utilisation démultipliée dans le domaine de la construction d’immeubles y compris dans la structure porteuse. Il capte et stocke du CO2 pendant sa croissance.
De plus, la production de bois de construction nécessite moins d'énergie que celle de matériaux plus traditionnels comme l'acier ou le béton, et génère donc moins d'émissions de CO2. Le bois est aussi un excellent isolant, ce qui peut réduire les besoins en chauffage et climatisation d'un bâtiment.
Outre ce premier biomatériau déjà bien maitrisé en France, d’autres font timidement leur apparition dans la construction de programmes immobiliers neufs.
Le bois transparent
Étant donné que le bois transparent offre une meilleure isolation thermique que le verre, il est une solution de construction intéressante pour minimiser les pertes de chaleur dans les bâtiments, contribuant ainsi à une meilleure efficacité énergétique. De plus, le bois est une ressource renouvelable qui peut être cultivée de manière durable, ce qui en fait un choix écologiquement responsable.
Le béton auto-cicatrisant
Le principal avantage de ce matériau est sa capacité à se régénérer, ce qui prolonge sa durée de vie et réduit la nécessité de réparations ou de remplacements fréquents.
Ceci réduit considérablement l'impact environnemental de la production de béton, qui est l'une des principales sources d'émissions de CO2 dans l'industrie de la construction.
L’aérogel
Malgré sa légèreté, l'aérogel offre une excellente isolation thermique, ce qui en fait un choix idéal pour les bâtiments écoénergétiques. De plus, comme il est composé à plus de 90% d'air, il nécessite moins de matières premières à produire que d’autres types d'isolants.
L’hydrocéramique
En réduisant la nécessité de climatisation énergivore, l'hydrocéramique peut considérablement diminuer l'empreinte énergétique d'un bâtiment. De plus, il utilise l'eau, une ressource abondante et renouvelable, pour réaliser cette fonction de refroidissement.
Le revêtement de bio-charbon

Des chercheurs de l'Université du Colorado ont exploré une nouvelle méthode pour créer des bâtiments à émission neutre de carbone. L'association entre le biochar et le carbonate de calcium (en raison de leur potentiel de séquestration du carbone) dans un type de béton durable. Ce matériau a la capacité de capturer le CO2 de l'atmosphère, contribuant ainsi à la lutte contre le changement climatique.
Le biochar est en outre fabriqué à partir de déchets organiques, ce qui en fait une option de construction à la fois durable et éco-responsable.
Production d'énergie verte
La production d'énergie verte sur site est une autre méthode pour décarboner la construction. Cela peut inclure l'installation de panneaux solaires photovoltaïques pour produire de l'électricité, de chaudières à gaz à très haute performance énergétique (THPE), ou encore de pompes à chaleur, qui utilisent l'énergie de l'air, de l'eau ou du sol pour chauffer ou refroidir un bâtiment.
Optimisation des processus industriels
L'optimisation des processus industriels peut aussi jouer un rôle clé dans la décarbonation de la construction. Cela peut se faire par exemple en réduisant la quantité de matière première nécessaire à la fabrication des matériaux de construction, en recyclant les matériaux, en utilisant des procédés de fabrication plus efficaces sur le plan énergétique, ou en privilégiant le transport de ces matériaux par des moyens moins émetteurs de CO2.
Conception énergétique
Enfin, la conception énergétique du bâtiment lui-même peut grandement contribuer à sa décarbonation. Il s'agit d'optimiser l'orientation, l'agencement et l'isolation du bâtiment pour minimiser ses besoins en énergie pour le chauffage, le refroidissement et l'éclairage.
Cela peut impliquer par exemple l'installation de fenêtres à haute performance, l'isolation thermique des murs, toits et sols, ou encore l'utilisation de systèmes de ventilation naturelle.
Un immobilier plus vert avec la construction hors site
La construction hors site, aussi appelée construction préfabriquée ou modulaire, est une méthode où les éléments d'un bâtiment sont fabriqués dans une usine, puis transportés vers le site de construction pour être assemblés. Cette méthode offre plusieurs avantages écologiques.
Réduction des déchets de construction : Dans un environnement contrôlé comme une usine, les matériaux peuvent être mesurés avec précision, ce qui minimise le gaspillage. Les matériaux excédentaires peuvent être facilement recyclés ou réutilisés dans la construction d'autres modules. Selon certaines estimations, la construction hors site peut réduire les déchets de construction de 50 à 90%.
Efficacité énergétique : Les bâtiments préfabriqués peuvent être conçus pour une performance énergétique optimale, avec une isolation de qualité supérieure et des techniques de construction plus précises pour réduire les fuites d'air. Cela peut entraîner une utilisation réduite de l'énergie pour le chauffage et la climatisation.
Réduction de l'empreinte carbone du transport : Alors que la construction traditionnelle nécessite de nombreux trajets pour livrer des matériaux au site de construction, la construction hors site centralise la production, ce qui peut réduire les émissions liées au transport.
Moins de perturbations sur le site : La construction hors site entraîne moins de perturbations sur le site de construction, ce qui peut aider à protéger les écosystèmes locaux et à réduire la pollution sonore et de l'air.
Durabilité : Les bâtiments préfabriqués sont généralement conçus et construits pour résister au transport et à l'installation, ce qui peut entraîner une structure plus solide et plus durable.
Réduction des délais de construction : La construction hors site peut être beaucoup plus rapide que la construction traditionnelle. Une réduction des délais de construction signifie moins d'émissions sur le site de construction et une utilisation plus rapide du bâtiment, ce qui peut compenser son empreinte carbone plus rapidement.
L’urbanisme vert & les écoquartiers

Les écoquartiers comme Via Silva à Cesson-Sévigné représentent une approche innovante et durable de l'urbanisme, qui cherche à minimiser l'empreinte environnementale des quartiers tout en créant des espaces de vie agréables et inclusifs. Voici quelques-unes des innovations mises en œuvre dans ces aires urbaines d’un genre nouveau :
Gestion durable de l'eau
Ces nouveaux quartiers verts utilisent des solutions innovantes pour gérer l'eau de manière durable. Cela peut inclure la collecte des eaux de pluie pour l'irrigation, l'utilisation d'installations sanitaires à faible débit, ou encore la création de bassins de rétention d'eau pour prévenir les inondations.
Énergie verte
Les écoquartiers sont souvent conçus pour être autosuffisants sur le plan énergétique, en utilisant des sources d'énergie renouvelable comme le solaire ou l'éolien. Ils peuvent également inclure des systèmes de partage d'énergie, où l'énergie produite par un bâtiment peut être utilisée par un autre.
Bâtiments verts
Les bâtiments des écoquartiers sont conçus pour être éco-efficients et souvent certifiés par des labels environnementaux. Ils utilisent des matériaux durables et disposent de systèmes d'isolation performants, de systèmes de ventilation naturelle, de toits végétalisés, et parfois même de murs végétaux pour améliorer la qualité de l'air et l'isolation.
Mobilité durable
Les écoquartiers privilégient les modes de transport actifs et partagés, avec des zones piétonnes et cyclables, des stations de vélos ou voitures partagés, et un accès facile aux transports en commun. L'idée est de réduire l'empreinte carbone liée aux déplacements et de promouvoir une vie saine et active.
Espaces verts
Ces quartiers nouvelle génération comme celui de la Courrouze à Rennes , intègrent généralement une grande quantité d'espaces verts, comme des parcs, des jardins communautaires, ou même des fermes urbaines. Ces espaces fournissent non seulement des loisirs et des services écosystémiques, mais contribuent aussi à la biodiversité locale.
Économie circulaire
Enfin, les écoquartiers cherchent souvent à promouvoir l'économie circulaire, par exemple en encourageant le recyclage et le compostage, ou en mettant en place des systèmes de partage ou de réutilisation d'objets.
Ces innovations font des écoquartiers non seulement des espaces de vie plus durables, mais aussi des lieux où il fait bon vivre, avec une forte qualité de vie et un sentiment de communauté.
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