La zone d'activité à Rennes de la Touche Aury verra-t-elle le jour ?

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Avatar de l'auteur "Charline N." Charline N.

le 29 septembre 2021

[ mis à jour le 04 octobre 2021 ]

SOMMAIRE

La ville de Rennes est régulièrement reconnue pour son attractivité et sa qualité de vie exceptionnelle. En 2020, elle a d’ailleurs été élue première ville de France où il fait bon vivre, par la Commission européenne.

Ainsi, la population de la métropole rennaise augmente d’année en année, tout comme le nombre d’entreprises qui veulent s’établir dans l’agglomération. Ce dynamisme économique florissant nécessite toujours plus de programmes neufs à Rennes, de bureaux, de programmes immobiliers et de zones d’activité pour répondre à une demande de plus en plus forte.

Il y a donc un réel besoin d’investir de nouveaux terrains à bâtir dans la métropole, pour continuer à accueillir les entreprises qui participent à la construction de l’avenir de la ville. Dans ce cadre, Rennes Métropole avait sélectionné des sites, comme le quartier du Hil à Noyal-Châtillon-sur-Seiche ou la Petite Touche Aury pour y développer de nouvelles zones d'activité.

Cette dernière ne verra pas le jour prochainement, car l’enquête publique menée sur le projet vient de rendre un avis négatif à sa réalisation.

La Touche Aury, potentielle zone d’activité à Rennes

 
© RawPixel.com - Shutterstock

Le projet de Rennes Métropole prévoit l’acquisition de 35 hectares de terres classées Nature et agricole, en bordure extérieure de la rocade de Rennes, au nord de Chantepie, afin de les transformer en zone d’activité. Cet espace serait principalement dédié à des entreprises ayant besoin de grands terrains pour établir des entrepôts, des grands bâtiments de production ou des plateformes logistiques.

Un nombre important de riverains s’est très rapidement opposé à ce projet de la ville. En juin dernier, ils se sont regroupés sous le collectif la Touche Aury. Particulièrement actifs, ils ont organisé un nouveau rassemblement, le 11 septembre, sur la parcelle de terre concernée, afin de manifester leur mécontentement.

Une situation géographique stratégique

La Touche Aury se trouve à cheval entre les communes de Chantepie et de Cesson-Sévigné. Le projet prévoit de transformer 35 hectares de terres naturelles et agricoles en zone à urbaniser (ZAU). Ce territoire se situe dans le prolongement de la zone industrielle sud-est (Ecopôle sud-est), qui est la plus importante zone d’activités économiques de Bretagne. Elle totalise en effet plus de 950 établissements et 13 000 emplois. Cette zone dynamique est donc particulièrement prisée par les entreprises qui souhaitent bénéficier du dynamisme global du secteur Sud-Est de la métropole de Rennes.

Un nouvel avis défavorable

Face à la grogne du collectif la Touche Aury et des écologistes d’Europe écologie Les Verts, une enquête d’utilité publique a été réalisée au motif de l’acquisition foncière des terrains par Rennes métropole.

En septembre 2021, la commissaire enquêtrice a rendu un avis défavorable sur le projet d’aménagement de la Petite Touche Aury.

« Des emplacements alternatifs peuvent être identifiés pour le développement économique de la région métropolitaine. L’urgence d’acquérir n’est pas prouvée »

Les résultats de l’enquête ont également souligné des inconvénients trop importants sur le plan environnemental, humain et social pour la métropole de Rennes.

Les difficultés d’un tel projet

 
© yuttana Contributor Studio - Shutterstock

Une pétition en ligne totalise actuellement plus de 1 700 signatures contre le projet la Touche Aury. Les habitants de la ville de Rennes se sentent particulièrement concernés par son avancement, car de nombreux points d’inquiétude restent à traiter.

Les opposants rappellent notamment qu’en artificialisant des terres agricoles, le projet la Touche Aury se trouve en totale contradiction avec les engagements du Plan climat de Rennes Métropole.

Un membre du collectif la Touche Aury s'inquiète :

« Nous ne pouvons accepter de supprimer 35 hectares de terres agricoles au profit d’entrepôts industriels et de plateformes logistiques engendrant plus de pollution, un accroissement de la circulation jour et nuit et une perte irrémédiable de notre qualité de vie et de celles des générations futures ».

La mise en place d’une nouvelle zone d’activité à Rennes aura pour première conséquence une augmentation de la circulation de poids lourds dans cette zone. Un secteur déjà globalement saturé par la circulation. Il est notamment question d’une route entre le rond-point de la Ménouriais et celui de Cucé à l’entrée nord-est de Chantepie. Cette voie aura pour conséquence d’augmenter le transit dans la ville de Chantepie qui est déjà dense.

Des solutions écologiques comme l’utilisation de voies ferrées n’est malheureusement pas possible sur ce territoire pour compenser la circulation routière. Une accessibilité multimodale semble pourtant un impératif pour ce type de zone d’activité à Rennes.

Par ailleurs, les habitants insistent sur la nécessité de préserver cette zone de verdure qui est le dernier poumon vert, avec le Bois de Sœuvres, au sud-est de Rennes. Les riverains aiment s’y balader et y ont de nombreuses activités de loisir (balades, VTT…).

Le collectif et les élus demandent donc que la métropole réalise un diagnostic du niveau d’occupation par les entreprises des autres zones d’activité à Rennes. Ils évoquent notamment l’espace laissé disponible par le groupe PSA dans le secteur de la Janais. L’entreprise envisage effectivement de n’utiliser que 80 hectares des 220 hectares qu’elle avait initialement préemptés. De même, des espaces sont disponibles sur l’Ecopôle sud-est. Au total, le collectif annonce plus de 120 hectares vacants sur dix zones d’activité à Rennes.

Un avenir encore incertain pour le projet

 
© Song_about_summer - Shutterstock

Les opposants au projet de la Touche Aury sont de plus en plus nombreux. Dans ce cadre, et après l’annonce d’un avis négatif suite à l’enquête publique, la présidente de Rennes Métropole, Nathalie Appéré, estime que « le projet n’est pas prêt ». Concrètement, cela signifie que les acquisitions foncières prévues dans le secteur de la Touche Aury sont pour l’heure suspendues.

L’élue rennaise ne souhaite pas pour autant abandonner le projet. Elle propose ainsi de prendre le temps de le retravailler en avançant en concertation avec les élus et les riverains.

« Il est nécessaire de conserver sur le territoire métropolitain des fonctions économiques pour participer au développement de l’emploi. Les activités nécessitant des parcelles de grande taille ont une dimension stratégique particulière : elles sont un socle indispensable à l’ensemble du système économique métropolitain, et conditionnent l’existence, sur le territoire, de l’ensemble des secteurs d’activité. L’objectif est de présenter le projet en temps utile, mais ce moment-là n’est pas venu.»

Nathalie Appéré

Rennes Métropole souhaite développer un aménagement équilibré sur son territoire. De ce fait, l'agglomération veut pouvoir accueillir ces activités de production et ne pas les envoyer dans les communes voisines, pour ne concentrer que des emplois tertiaires hyperqualifiés dans son centre.

Le groupe de travail associant services et élus de la Métropole, de Cesson et de Chantepie sur le dossier va donc continuer à se réunir et intégrer les questionnements soulevés.

En résumé, le projet de création d'une nouvelle zone d’activité à Rennes dans le secteur de la Touche Aury est pour le moment suspendu. L’enquête publique a en effet donné un avis défavorable à l’accueil d’entreprises de production et des plateformes logistiques sur ce territoire. Devant la désapprobation des riverains face à ce projet, Rennes Métropole va prendre le temps de le retravailler en concertation avec les élus et habitants du territoire.

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