Municipales 2020 : comment conserver une qualité de vie à la Rennaise ?

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Avatar de l'auteur "Caroline Tison" Caroline Tison

le 09 mars 2020

[ mis à jour le 11 mai 2023 ]

SOMMAIRE

En février 2018, le quotidien L’Express publiait le palmarès 2017 des villes où il fait bon vivre et travailler. Rennes arrivait à la première place du podium pour ce qui est de la qualité de vie, et en seconde, talonnant Nantes, en ce qui concerne la thématique de l’emploi. En cette année d’élections municipales, que proposent les 9 principales têtes de liste pour conserver la qualité de vie “à la Rennaise” et, mieux, l’améliorer ?

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Logement et urbanisme rennais : c’est dans les vieux pots qu’on fait les meilleures soupes

Pour Nathalie Appéré, maire socialiste sortante, la qualité de vie des habitants rennais ne pourra que s’améliorer en ralentissant le rythme des constructions et en privilégiant l’accompagnement de la rénovation thermique des logements. Elle estime à 47 000 le nombre d’habitations qui devraient bénéficier de cette optimisation.

Elle n’est néanmoins pas la seule à vouloir freiner la construction immobilière. En consultant les différents programmes électoraux, on s'aperçoit que la plupart des candidats sont pour la rénovation et la réhabilitation. Peu sont les candidats qui proposent la construction de logements.

Pour Énora Le Pape, il est impératif pour Rennes de privilégier “les trois R” :

En même temps, elle propose également un moratoire sur les projets immobiliers de grande hauteur, rejoignant ainsi Carole Gandon. Cette dernière, qui a récemment bénéficié du soutien du Président Emmanuel Macron ainsi que celui de Jean-Yves Le Drian, suggère la labellisation de Rennes au patrimoine européen tout en promouvant la rénovation des façades à colombages de la ville. Par ailleurs, il lui tient à cœur de lutter contre le mal-logement et l’insalubrité des habitations destinées aux étudiants.

Pour ce qui est du candidat du Parti Ouvrier Indépendant, Pierre Priet, il voudrait voir un retour de l’aide à la pierre afin de mettre en place de réels loyers modérés qu’il juge, jusqu’à présent, encore trop élevés. P. Priet souhaite aussi l’interdiction des expulsions locatives.

Au niveau de l’urbanisme rennais, Émeric Salmon, issu du Rassemblement National, voudrait, lui aussi, voir la fin du bétonnage de la ville. Il préconise également le 100 % LED pour l’éclairage public alors que Carole Gandon préfère leur extinction de 23h00 à 06h00 du matin.

De même, Rennes ne semble pas vouloir d’une augmentation de sa démographie. L’un des souhaits ardent de Nathalie Appéré est de pouvoir rester une ville “à taille humaine”. Ce désir vient donc justifier les réticences des politiques et de la population à voir des programmes neufs sortir de terre. En témoigne la promesse de l’abandon du projet OpenSky qui devait donner lieu à un centre commercial à Pacé, commune limitrophe de Rennes, et qui était jugé néfaste non seulement pour l’environnement mais aussi pour le commerce de proximité.

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De la petite enfance au grand âge, personne sur le banc de touche à Rennes

Pour plus de la moitié des candidats - N. Appéré, C. Compagnon, F. Darcel, C. Gandon et M. Theurier - l’accent a été porté sur la petite enfance et l’enfance en prévoyant la création de plusieurs centaines de places en crèches. Cette proposition centrale et commune aux cinq programmes permettrait alors d’améliorer la qualité de vie des habitants rennais. La maire sortante veut également l’ouverture de nouvelles écoles pendant que Matthieu Theurier propose un label “écolo-crèche” pour les structures municipales.

En ce qui concerne les seniors, c’est Carole Gandon qui s’investit le plus pour la cause. Il lui tient à cœur de lutter contre l’âgisme et toute forme de discrimination à l’encontre des personnes âgées tout en les accompagnant dans le processus de vieillissement. Elle aimerait voir naître une cantine solidaire intergénérationnelle. Quant à Énora Le Pape, elle recommande la construction d’un EHPAD.

Écologie, alimentation : la bataille du vert et du local

La tendance est à l’écologie et que ce soit à Rennes ou ailleurs, la plupart des partis politiques organisent leur programme autour d’actions environnementales. Auparavant réservé au parti écologiste EELV, l’écoresponsabilité se fait la préoccupation de toutes et tous désormais.

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Il semble important de végétaliser la ville pour quelques candidats tels que É. Salmon, C. Gandon, N. Appéré, F. Darcel ainsi que M. Theurrier. Véritable préoccupation ou récupération politique, il n’en reste pas moins que les propositions vont bon train à Rennes. Alors que leur interdiction a été promulguée en 2017 concernant les espaces publics puis étendue aux particuliers en 2019, É. Le Pape promet l’interdiction de l'usage des pesticides à moins de 150 mètres des bâtiments d’habitations ou professionnels.

É. Salmon voudrait mettre en place des chaufferies bois pour les piscines, une proposition pour le moins étonnante mais est-elle réellement écologique pour ce qui est de la quantité de bois à fournir ?

Matthieu Theurier prescrit dans son programme la rénovation des bâtiments en basse consommation et prône une ville “zéro déchet et zéro plastique”.

Nombreux sont les candidats à préférer l’alimentation bio et locale. C'est le cas d’É. Salmon mais également de Carole Gandon, Énora Le Pape ou encore Nathalie Appéré. Les circuits courts sont privilégiés pour les cantines scolaires et É. Salmon propose par ailleurs la mise en place de marchés permanents au sein des quartiers pour les producteurs locaux. Par ailleurs, il souhaiterait l’instauration d’AMAP et jardins partagés qui promouvraient des valeurs sociales.

La gratuité des transports en commun, une idée partagée par tous et toutes

Si la qualité à la rennaise est plébiscitée par ses habitants et par la presse nationale, les prétendants à la mairie ne manquent pas d’idées pour parfaire ce mérite. Un effort est fait dans la plupart des programmes à propos des transports en commun et de leur coût. Pour nombre de concurrents, la réduction des tarifs des abonnements, sinon leur gratuité, paraît impérative afin de promouvoir les déplacements verts.

Mais si ces modes de circulation sont appelés à la gratuité, il faudra nécessairement améliorer les lignes et les trajets des métros et bus. C’est pourquoi Carole Gandon promet le prolongement des 2 lignes de métro, notamment au niveau de l’aéroport et du Parc des Expositions. Nathalie Appéré prévoit, quant à elle, la création de 5 lignes de tramway connectés aux stations de métro. Charles Compagnon propose un mixe de ces propositions avec la conception de 4 lignes de tram ainsi que l’extension du métro.

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Le vélo n’est pas en reste puisque Le Pape et Salmon insistent fortement sur le besoin urgent de sécuriser les pistes cyclables de la ville.

L’inclusion des populations vulnérables à la ville

La future mairie de Rennes se veut également la plus inclusive possible, notamment en ce qui concerne les personnes handicapées. Là aussi, plusieurs propositions ont été faites. Si Carole Gandon se concentre sur “le sport pour tous” avec la promotion du handisport, Émeric Salmon, lui, préfère améliorer l’accessibilité de la ville pour les personnes à mobilité réduite. Pour ce qui est d’Énora Le Pape, elle souhaiterait voir les transports en commun aménagés pour que leur accessibilité soit facilitée. Frank Darcel, le rockeur rennais, mettrait en place des feux de signalisation sonores au niveau des passages piétons. N. Appéré poursuivrait son premier mandat en ouvrant une maison du handicap.

Et pour les sans-abris ? C’est É. Le Pape qui propose la création d’un centre d’hébergement pour les personnes sans domicile fixe.

Et l'économie des Rennais dans tout ça ?

En ce qui concerne la fiscalité, les habitants de Rennes ne verront pas d’augmentation de leurs impôts locaux avec Nathalie Appéré tout comme avec Émeric Salmon qui promet la suspension des hausses du foncier durant toute la durée de son mandat.

Matthieu Theurier suggère la mise en place d’un revenu minimum pour les ménages disposant de moins de 867 € de revenus par mois.

Énora Le Pape promet par ailleurs l’extension du projet de territoire “zéro chômeur.

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En conclusion ?

À la différence des autres grandes métropoles françaises, Rennes ne semble pas vouloir de l’explosion démographique. Désirant ardemment rester une ville à taille humaine, Rennes présente des programmes qui se tournent résolument vers des politiques de rénovation et d’amélioration des infrastructures pour pérenniser cette qualité de vie “à la Rennaise”.

Si les programmes se distinguent selon l’orientation des partis, ils se rassemblent au niveau de bon nombre de propositions : logement, urbanisme, transports, écologie, alimentation et petite enfance. Aux Rennais et Rennaises de faire leur choix qui déterminera la vie de Rennes pour les 6 années à venir.

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SOURCES
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