Les personnalités emblématiques de Rennes

SOMMAIRE

Il est évidemment impossible de dresser une liste exhaustive des personnalités qui ont marqué l’histoire de Rennes. Architectes, artistes, hommes et femmes de lettre ou figures politiques, rennais de naissance ou d’adoption, les talents de la ville ont fait rayonner la capitale bretonne jusqu’aux confins du monde.


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Jean-Baptiste Martenot

Né en 1828 à Saint-Seine-l'Abbaye en Côte-d'Or, il meurt le 30 mars 1906 à Rennes. C’est probablement l’architecte le plus prolifique de la ville.

Il obtient une pension du département pour suivre des études à l’École nationale des Beaux-Arts de Paris en 1850. Suite à quoi il intègre l’atelier de l'architecte Guillaume Abel Blouet et obtient le prix Muller-Sœhnée. À 26 ans, il est nommé inspecteur du Palais du Louvre.

En 1858, Ange de Léon, alors maire de Rennes le nomme architecte de la Ville. Il occupera ce poste durant 37 ans et sera à l'origine d’un nombre impressionnant de bâtiments bien connus des rennais :

Paul Féval

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Écrivain prolifique du XIXe siècle, Paul Féval est né à Rennes (à l’hôtel Blossac) en 1816 et mort en 1887 à Paris.

Il a écrit plus de 70 romans populaires, édités en feuilleton et quelques 70 nouvelles. Il a également créé plus de 30 pièces de théâtre, brochures chrétiennes et autres pamphlets. Surtout connu aujourd’hui pour avoir créé le personnage de Lagardère, de son vivant, il était aussi célèbre que Balzac ou Alexandre Dumas.

Féval fait ses débuts dans la presse, plus particulièrement dans les journaux royalistes : L’Universel et La Quotidienne. Il accède ensuite à la Revue de Paris, où il exerce son talent de feuilletoniste. Il signe son premier roman “les mystères de Londres” sous le pseudonyme de Sir Francis Trolopp.

L’écrivain rennais s’essaye à tous les genres et notamment au roman historique avec lequel il signe son plus grand succès : Le Bossu.

En 1842 il entre à la Société des Gens de Lettres. Il en est élu président et lutte pour une reconnaissance de la valeur littéraire du roman-feuilleton.


Paul Ricoeur


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“J’ai appris à marcher dans la vie à Rennes”

Grande figure de la philosophie française, Il a passé une partie de sa jeunesse au 35 boulevard de Sévigné, près du Thabor et à découvert la philosophie au Lycée Emile Zola avec Roland Dalbiez. Il a ensuite étudié à la Faculté de Lettres place Hoche, avant de poursuivre ses études à Paris.

Son œuvre gravite essentiellement autour des concepts de sens, de subjectivité et de fonction heuristique de la fiction littéraire et historique. Il aborde également l'herméneutique et la phénoménologie et en dialogue constant avec les sciences sociales et humaines. Le philosophe s'intéresse, en outre, à l'existentialisme chrétien et à la théologie protestante. Paul Ricoeur devient citoyen d'honneur de la ville de Rennes en 2004.


François René de Chateaubriand


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Né en 1768 à Saint-Malo et mort en 1848 à Paris Chateaubriand est un écrivain et homme politique français

Il passe sa jeunesse à Rennes, encore sous l'Ancien Régime :

« Je ne tardai pas à partir pour Rennes : j'y devais continuer mes études et clore mon cours de mathématique, afin de subir ensuite à Brest l'examen de garde-marine. Monsieur de Fayolle était principal du collège de Rennes. On comptait dans ce Juilly de la Bretagne trois professeurs distingués, l'abbé de Chateaugiron, l'abbé Germé pour la rhétorique, l'abbé Marchand pour la physique. Le pensionnat et les externes étaient nombreux, les classes fortes... Rennes me semblait une Babylone, le collège un monde ».

Extrait des Mémoires d'outre-tombe

Le jeune Chateaubriand a vécu cette expérience rennaise partagé entre la rigueur des études et l'insouciance de l’internat. Dans les Mémoires d’outre-tombe, il relate 1789 et les États généraux à Rennes et notamment la Journée des Bricoles, un épisode révolutionnaire rennais qui opposa nobles et étudiants :

« Un journal, La Sentinelle du Peuple, rédigé à Rennes par un écrivailleur arrivé de Paris, fomentait les haines. Les États se tinrent dans le (consulter la page) , sur la place du Palais. Nous entrâmes, avec les dispositions qu'on vient de voir, dans la salle des séances ; nous n'y fûmes pas plus tôt établis que le peuple nous assiégea. Ces 25, 26, 27 et 28 janvier 1789 furent des jours malheureux ». Présent sur les lieux pendant l’évènement, Chateaubriand y voit les « premières gouttes de sang versé par la Révolution ».


Mathurin Meheut


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Né à Lamballe en 1896 et mort à Paris en 1958.

Il naît dans une famille d'artisans. D’abord apprenti peintre en bâtiment, il entre à l'École Régionale des Beaux-Arts de Rennes en 1898. À la fin de ses études rennaises, il se rend à Paris où il entre à l’École Nationale Supérieure des Arts Décoratifs.

De 1910 à 1912, il est employé à la station biologique de Roscoff, où il observe et dessine le milieu marin. C'est là qu'il jette les fondations de son ouvrage Étude de la mer 1913-1914 sous la houlette de Maurice Pillard. En 1913 Le musée des arts décoratifs de Paris lui consacre une exposition qui expose 450 œuvres réalisées à Roscoff, représentant la faune et la flore marine.

La revue L'Illustration publie alors plusieurs de ses œuvres en couleur. Le musée océanographique de Monaco et le musée du Luxembourg de Paris achètent quelques-unes de ses œuvres.

De 1916 à 1917, il entre au service topographique et cartographique de l’armée. Il y réalise des Croquis de guerre illustrant la vie dans les tranchées.

En 1921, il devient peintre officiel de la Marine mais diversifie son activité : Entre 1924 et 1935, il participe à la décoration de nombreux paquebots dont le Normandie. Il illustre des livres et collabore également avec la faïencerie Henriot de Quimper en tant que céramiste.

En 1926, il entre à la société des artistes décorateurs et réalise ses premières céramiques pour la Manufacture nationale de Sèvres en 1927.

Entre 1940 et 1944, il enseigne à l'École des Beaux-Arts de Rennes. Parmi ses élèves des artistes renommés comme Joseph Archepel (vitraux de Notre-Dame-de-la-Salette à Paris), Frédéric Back (peintre muraliste et cinéaste d'animation, 2 fois oscarisé), le peintre Geoffroy Dauvergne ou encore Roland Guillaumel (sculpteur des Armoiries de la Ville de Paris et de l’enseigne du Palais des Congrès)...

Passionné par la Bretagne, qu’il parcourt de Rennes à Roscoff en passant par Saint-Guénolé, Mathurin Meheut laisse une production prolifique de témoignages multiformes de la vie et des Hommes de son époque. Le musée Mathurin-Méheut réunit des centaines de ses œuvres à Lamballe.


La famille Odorico

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Isidore père Né en 1893 à Rennes et mort en 1945 à Rennes

Mosaïste issu d'une dynastie d'artisans italiens originaires de Sequals, il participe avec son frère au chantier de l’opéra Garnier à Paris sous la direction de Giandomenico Facchina. Après un séjour à Tour, il s'associe à son frère pour fonder une entreprise à Rennes en 1882.

La famille Odorico importe la technique italienne dans la capitale bretonne. Les mosaïstes réduisent les coûts de fabrication, grâce à la pose par inversion qui s’inspire des techniques de restauration des mosaïques antiques (Mora à Arles). L'invention des « émaux dimensionnés » par la manufacture des Émaux de Briare permet quant-à-elle de réduire le temps de coupes des tesselles.

Artisans réputés, ils honorent quelques commandes des diocèses d'Ille-et-Vilaine et des Côtes-du-Nord (aujourd’hui Côtes-d'Armor) mais leur production quotidienne est faite de décors au sol, principalement en marbre, pour des entrées d'immeubles, des boutiques, des intérieurs. La mosaïque (lavable à grande eau) fait alors écho au mouvement hygiéniste qui se répand dans tout le pays.

Isidore Odorico fils : l'artiste

Élève de l'École Régionale des Beaux-Arts de Rennes, il succède à son père à la tête de l'entreprise familiale dans l'entre-deux-guerres et la développe de manière considérable. Ajoutant une dimension artistique à ses productions artisanales, il crée des motifs de style Art Déco, alors en vogue dans toute l’Europe.

Isidore Odorico fils réalise ses œuvres pour un grand nombre d’architectes du Grand Ouest : Emmanuel Le Ray (sol de la poste dans le Palais du commerce), Pierre Laloy (Rennes-République, postes à Saint-Lunaire, Tréguier...). Il décore l’Église Sainte Thérèse, la Maison bleue à Angers, le grand séminaire de Saint-Brieuc), les Bains-douches de Laval on recense des œuvres de l'atelier Odorico dans 122 villes du Grand Ouest.

L’une de ses réalisations les plus remarquables est peut-être l’ornement de la Piscine Saint-Georges à Rennes.

En 1979, le musée de Bretagne acquière le fonds de dessins de l'entreprise.

Sources : Gallica, Le Télégramme, Wikipedia, Wiki Rennes,

Histoire de Rennes - Des remparts de Condate à la LGV